par
Uffa-CFDT
AFP - 17 mars 2016 - Par Sabine PRADELLA, Sandra LACUT
Le gouvernement a décidé jeudi de
donner un coup de pouce aux salaires des fonctionnaires, à un an de la
présidentielle, en relevant de 1,2% le point d'indice gelé depuis près
de six ans, un "premier geste" jugé "insuffisant" par la plupart des
syndicats.
La ministre de la Fonction publique,
Annick Girardin, a annoncé cette revalorisation, qui représente "2,4
milliards d'euros d'effort pour le budget de la France", dont 552
millions d'euros pour la fonction publique hospitalière et 648 millions
d'euros pour la fonction publique territoriale, à l'issue d'une réunion
de négociations avec les organisations syndicales prévue de longue date.
"Ce geste significatif est juste et il
était nécessaire", a déclaré la ministre devant la presse. Les
fonctionnaires, c'est "plus de 5,5 millions de Français au service de la
communauté (...) ce ne sont pas des travailleurs comme les autres". Ils
"ne sont pas des privilégiés", a-t-elle ajouté en rappelant leur
"participation solidaire au financement de l'assurance chômage".
Elle a regretté que la fonction publique "nourrisse beaucoup trop les fantasmes, les approximations et les idées reçues".
La revalorisation annoncée interviendra
en deux temps: + 0,6% au 1er juillet et + 0,6 % au 1er février 2017,
ont précisé à l'AFP syndicats et ministère.
La réunion, entamée à 09H30 et à
laquelle ont participé CGT, CFDT, FO, Unsa, FSU, Solidaires, CFTC, CGC,
FA-FP, s'est achevée vers 13H30.
Dans un premier temps, la ministre
avait proposé 1% d'augmentation en novembre et mars 2017, une offre
jugée "inacceptable" par les syndicats.
Pour Jean-Marc Canon de la CGT (1ère
force syndicale), la proposition ministérielle est une "mesure sérieuse
mais pas suffisante". Elle est également "tardive", a-t-il ajouté, en
rappelant que les fonctionnaires avaient perdu en moyenne "3.000 euros
par an depuis 2010".
"Négociation annuelle ?"
Même réaction pour Brigitte
Jumel de la CFDT (2e force syndicale), qui dit "voir et entendre le
geste" du gouvernement, néanmoins "insuffisant". Elle souhaite "une
négociation salariale annuelle obligatoire" afin d'éviter une nouvelle
période sans discussions sur les rémunérations.
Bernadette Groison de la FSU (5e force
syndicale, 1er syndicat enseignant), parle également d'un "premier
geste, pas suffisant au regard des pertes subies", estimant que les
fonctionnaires ont besoin d'une mesure "immédiate".
Quant à Christian Grolier de FO
(troisième force syndicale), il affiche un "sentiment mitigé", tout en
se disant satisfait de "sortir de la spirale" du gel du point d'indice.
C'est "au-dessus d'une annonce symbolique mais pour autant, pas
satisfaisant", dit-il, estimant que cette revalorisation ne permettra
pas de "compenser à la fois la perte de pouvoir d'achat due à
l'inflation depuis 2010 et l'augmentation des cotisations retraites".
Pour Solidaires (6e force syndicale)
"c'est décevant". "Il y a une perte de pouvoir achat de 7,2% depuis
2010. Notre revendication était 60 points d'indice pour tout le monde", a
déclaré Denis Turbet-Delof.
"On nous dit que cela va coûter très
cher mais en même temps, ça parait raisonnable de donner 41 milliards
d'euros aux entreprises via le Pacte de responsabilité, dont une partie
sert à augmenter les dividendes des actionnaires", a-t-il relevé.
Enfin l'Unsa (4e force syndicale) note
de son côté un "premier pas, qui tourne la page du gel du point
d'indice", saluant une "hausse significative (qui) se voit sur la
feuille de paie des agents".
Les syndicats ont indiqué qu'ils
allaient maintenant consulter leurs instances et adhérents afin
d'envisager la suite et une éventuelle mobilisation. Ils avaient menacé
de se remettre en grève le 22 mars en prévenant qu'ils n'accepteraient
pas des "mesures symboliques".
En 2014, la masse salariale publique -
c'est-à-dire les dépenses de personnel des 5,4 millions de
fonctionnaires, auxquels s'ajoutent les agents des organismes publics,
soit 5,64 millions de personnes au total - a atteint 278 milliards
d'euros, près du quart de la dépense publique, selon la Cour des
comptes.
par Uffa-CFDT AFP - 17
mars 2016 - Par Sabine PRADELLA, Sandra LACUT Afficher l'image d'origine
Le gouvernement a décidé jeudi de donner un coup de pouce aux salaires
des fonctionnaires, à un an de la présidentielle, en relevant de 1,2% le
point d'indice gelé depuis près de six ans, un "premier geste" jugé
"insuffisant" par la plupart des syndicats. La ministre de la Fonction
publique, Annick Girardin, a annoncé cette revalorisation, qui
représente "2,4 milliards d'euros d'effort pour le budget de la France",
dont 552 millions d'euros pour la fonction publique hospitalière et 648
millions d'euros pour la fonction publique territoriale, à l'issue
d'une réunion de négociations avec les organisations syndicales prévue
de longue date. "Ce geste significatif est juste et il était
nécessaire", a déclaré la ministre devant la presse. Les fonctionnaires,
c'est "plus de 5,5 millions de Français au service de la communauté
(...) ce ne sont pas des travailleurs comme les autres". Ils "ne sont
pas des privilégiés", a-t-elle ajouté en rappelant leur "participation
solidaire au financement de l'assurance chômage". Elle a regretté que la
fonction publique "nourrisse beaucoup trop les fantasmes, les
approximations et les idées reçues". La revalorisation annoncée
interviendra en deux temps: + 0,6% au 1er juillet et + 0,6 % au 1er
février 2017, ont précisé à l'AFP syndicats et ministère. La réunion,
entamée à 09H30 et à laquelle ont participé CGT, CFDT, FO, Unsa, FSU,
Solidaires, CFTC, CGC, FA-FP, s'est achevée vers 13H30. Dans un premier
temps, la ministre avait proposé 1% d'augmentation en novembre et mars
2017, une offre jugée "inacceptable" par les syndicats. Pour Jean-Marc
Canon de la CGT (1ère force syndicale), la proposition ministérielle est
une "mesure sérieuse mais pas suffisante". Elle est également
"tardive", a-t-il ajouté, en rappelant que les fonctionnaires avaient
perdu en moyenne "3.000 euros par an depuis 2010". "Négociation annuelle
?" Même réaction pour Brigitte Jumel de la CFDT (2e force syndicale),
qui dit "voir et entendre le geste" du gouvernement, néanmoins
"insuffisant". Elle souhaite "une négociation salariale annuelle
obligatoire" afin d'éviter une nouvelle période sans discussions sur les
rémunérations. Bernadette Groison de la FSU (5e force syndicale, 1er
syndicat enseignant), parle également d'un "premier geste, pas suffisant
au regard des pertes subies", estimant que les fonctionnaires ont
besoin d'une mesure "immédiate". Quant à Christian Grolier de FO
(troisième force syndicale), il affiche un "sentiment mitigé", tout en
se disant satisfait de "sortir de la spirale" du gel du point d'indice.
C'est "au-dessus d'une annonce symbolique mais pour autant, pas
satisfaisant", dit-il, estimant que cette revalorisation ne permettra
pas de "compenser à la fois la perte de pouvoir d'achat due à
l'inflation depuis 2010 et l'augmentation des cotisations retraites".
Pour Solidaires (6e force syndicale) "c'est décevant". "Il y a une perte
de pouvoir achat de 7,2% depuis 2010. Notre revendication était 60
points d'indice pour tout le monde", a déclaré Denis Turbet-Delof. "On
nous dit que cela va coûter très cher mais en même temps, ça parait
raisonnable de donner 41 milliards d'euros aux entreprises via le Pacte
de responsabilité, dont une partie sert à augmenter les dividendes des
actionnaires", a-t-il relevé. Enfin l'Unsa (4e force syndicale) note de
son côté un "premier pas, qui tourne la page du gel du point d'indice",
saluant une "hausse significative (qui) se voit sur la feuille de paie
des agents". Les syndicats ont indiqué qu'ils allaient maintenant
consulter leurs instances et adhérents afin d'envisager la suite et une
éventuelle mobilisation. Ils avaient menacé de se remettre en grève le
22 mars en prévenant qu'ils n'accepteraient pas des "mesures
symboliques". En 2014, la masse salariale publique - c'est-à-dire les
dépenses de personnel des 5,4 millions de fonctionnaires, auxquels
s'ajoutent les agents des organismes publics, soit 5,64 millions de
personnes au total - a atteint 278 milliards d'euros, près du quart de
la dépense publique, selon la Cour des comptes.
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