mercredi 20 février 2019

RÉMUNÉRATIONS ET CARRIÈRES : ÉGALITÉ PROFESSIONNELLE, ENFIN DU CONCRET !

Les mesures visant à réduire les inégalités entre les femmes et les hommes sont actées, dans le privé comme dans le public. De quoi nourrir le dialogue social en entreprise et dans les administrations.
L’égalité professionnelle est peut-être l’un des rares sujets sur lesquels les organisations syndicales et le gouvernement ont réussi à mener un dialogue fructueux, aboutissant à des mesures concrètes tant dans le privé que dans la fonction publique. Du côté du privé, la mesure phare du volet égalité professionnelle intégré à la loi Avenir professionnel est l’obligation faite aux entreprises de mesurer les écarts salariaux et de les corriger dans un délai de trois ans. L’index de mesure des écarts a été précisé par décret au début janvier. Les entreprises seront notées sur une échelle de 100 points selon cinq critères : les rémunérations, le retour de congé maternité, les augmentations, les promotions et le poids des femmes parmi les plus gros salaires.
Une garantie de transparence
Pour échapper à toute pénalité (pouvant atteindre 1 % de la masse salariale), l’entreprise devra cumuler au moins 75 points sur 100. Elle est également tenue de publier la note obtenue sur son site internet et de communiquer au comité social et économique (CSE) les éléments qui la composent. La CFDT, qui a obtenu que le salaire de référence retenu pour calculer les écarts intègre les primes et les bonus, se félicite du caractère contraignant du dispositif et de la transparence désormais garantie.
Avec quelques bémols sur le seuil de 75 points jugé un peu bas, et sur le délai de trois ans, qui peut être prolongé d’un an dans certains cas. « Le dispositif ne suffira pas à résoudre toutes les discriminations salariales entre les femmes et les hommes, mais il constitue une avancée notable, se réjouissait cependant la secrétaire nationale Béatrice Lestic peu après la publication du décret. Le passage d’une obligation de moyens à une obligation de résultat répond à une revendication de longue date de notre organisation. »
C’est à la mise en œuvre de ces mesures que les équipes CFDT en entreprise vont s’atteler dès maintenant. Les entreprises de plus de 1 000 salariés devront en effet publier la note obtenue à l’index égalité professionnelle au plus tard le 1er mars 2019 (le 1er septembre pour les entreprises de 250 à 1 000 salariés, le 1er mars 2020 pour toutes les entreprises.) « Les instances représentatives du personnel doivent être consultées en amont car les éléments pris en compte afin de calculer les écarts salariaux relèvent du dialogue social », alerte Dominique Marchal, déléguée femmes CFDT.
Concrètement, il s’agit de comparer les rémunérations moyennes des femmes et des hommes par tranches d’âge et catégories de postes équivalents. Soit en fonction des catégories socioprofessionnelles, soit (après avis du CSE) par niveaux ou coefficients hiérarchiques, selon la classification de branche. « L’objectif est de choisir la méthode qui permet d’analyser le plus finement possible les écarts salariaux », indique Dominique Marchal. Ces éléments d’informations seront utiles pour la suite. Un groupe de travail paritaire, auquel participe le conseil supérieur à l’égalité professionnelle, a été mis en place par le ministère afin d’assurer un suivi à la fois politique et technique du dispositif. Dès janvier 2020, le calcul de l’index visant à mesurer les écarts de rémunération entre les hommes et les femmes au sein de l’entreprise pourrait être automatisé dans le logiciel de paye.
Vers un plan d’action pour tous les agents
Du côté de la fonction publique, les travaux sont également en cours. Après une phase d’intenses négociations, l’accord paraphé à la fin novembre par la CFDT et cinq autres syndicats (ni la CGT ni FO ne l’ont signé, Sud s’est rallié à la fin décembre) sera bel et bien appliqué, sauvé in extremis à la faveur des résultats des élections de décembre 2018. L’année 2019 marque donc la phase de mise en œuvre. Un comité de suivi de l’accord, composé des seules organisations signataires, s’est réuni la première fois le 29 janvier en présence du secrétaire d’État Olivier Dussopt. « Nous avons senti une vraie volonté de mettre en œuvre et de respecter tous les termes de l’accord, salue Mylène Jacquot, secrétaire générale de la CFDT-Fonctions publiques. Certaines mesures seront intégrées au prochain projet de loi sur la fonction publique, d’autres sont d’ordre réglementaire. »
La principale disposition concerne l’obligation pour l’employeur public de mettre en place dans un délai de trois ans, un plan d’action issu d’une négociation avec les IRP ou, a minima, d’une concertation. « Les équipes doivent faire de ces plans d’action un outil pour faire avancer l’égalité professionnelle sur leur lieu de travail », souligne Mylène Jacquot. Comme dans le privé, les employeurs publics s’exposent à une pénalité de 1% de la masse salariale en cas de non-respect de leurs nouvelles obligations.
La CFDT reste mobilisée pour que tous les agents, y compris ceux des petites collectivités ou des petits établissements, soient couverts par un plan d’action. La méthode de mesure des écarts salariaux fera l’objet d’une prochaine concertation, pour une mise en œuvre courant 2019. Autre élément déterminant permettant de lever les freins à la progression de carrière, la part des femmes parmi les agents « promouvables » et les agents promus sera rendue publique, sans remise en cause de la compétence des commissions administratives paritaires en matière de promotion. Le secrétaire d’État a également confirmé que le fonds pour l’égalité professionnelle prévu par l’accord (alimenté par les pénalités payées par les employeurs) ne se limiterait pas à la seule fonction publique d’État et s’étendrait à l’hospitalière et à la territoriale. Les signataires participeront au choix des projets en faveur de l’égalité professionnelle financés par ce fonds. À la demande de la CFDT, le comité de suivi se réunira trois fois cette année et veillera à la mise en œuvre effective de tous les termes de l’accord. Dans le privé comme dans le public, l’année 2019 s’annonce décisive.
photo © J Faure /Réa 

PROJET DE LOI « TRANSFORMATION DE LA FONCTION PUBLIQUE »

Modèle de tract sur le projet de loi sur la « Transformation de la Fonction publique ». 

REVALORISATION DES INDEMNITÉS KILOMÉTRIQUES ET DES NUITÉES DANS LA FONCTION PUBLIQUE

Les décrets et les arrêtés relatifs aux remboursements des frais de déplacement des agents publics vont paraître dans les prochains jours. Vous trouverez ci-dessous les montants revalorisés pour les indemnités kilométriques et les nuitées. Les indemnités kilométriques, non revalorisées depuis 2006, augmentent d’environ 17 %.
Après de nombreuses demandes (Frais de déplacement : des avancées à confirmer !), la CFDT a obtenu une revalorisation des indemnités kilométriques et des remboursements d’hôtel. Elle s’en félicite même si elle regrette notamment que le nouveau barème des indemnités kilométriques est encore loin de celui prévu pour les frais réels des salariés à l’impôt sur le revenu et que l’indemnité de repas reste toujours fixée à 15,25 €.
 Paris le 15 février 2019
Frais de deplacement 2019

lundi 4 février 2019

Cadres socio-éducatifs : reclassement au 1er février 2019, textes du 30 janvier 2019

Publication au journal officiel du 31 janvier des textes suivants relatifs aux cadres socio-éducatifs de la fonction publique hospitalière : 
- Décret N° 2019-54 du 30 janvier 2019 portant statut particulier du corps des cadres socio-éducatifs de la fonction publique hospitalière, 
- Décret N° 2019-55 du 30 janvier 2019 relatif au classement indiciaire du corps des cadres socio-éducatifs de la fonction publique hospitalière. 

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Le décret N° 2019-54 portant statut particulier constitue la seconde étape de la revalorisation du corps des cadres socio-éducatifs de la FPH, prévue par les dispositions du Protocole PPCR.
POINTS PRINCIPAUX :
  • Création à compter du 1er février 2019 de la nouvelle structure de carrière des cadres socio-éducatifs, composée de trois grades (article 2 du décret) :
    • Cadre socio-éducatif (11 échelons)
    • Cadre supérieur socio-éducatif (8 échelons)
    • Cadre socio-éducatif de classe exceptionnelle (6 échelons)
  • Fonctions dévolues aux cadres socio-éducatifs de classe exceptionnelle (article 5 du décret) :
    • Très haut niveau de responsabilité,
    • Gestion de plusieurs unités sociales, médico-sociales ou éducatives d’un établissement,
    • Sous l’autorité du directeur, responsabilité de la coordination, de l’organisation et du fonctionnement de plusieurs services sociaux ou éducatifs,
    • En charge de missions ou projets communs à plusieurs établissements.
  • Accès au grade de cadre supérieur socio-éducatif (article 12 du décret) : selon le dispositif promus-promouvables, inscription sur tableau d’avancement, après avis de la CAP compétente, pour les cadres socio-éducatifs ayant au moins un an d’ancienneté dans le 6ème échelon du grade et justifiant d’au moins six ans de services effectifs dans ce grade ou un grade équivalent.
  • Accès au grade de cadre socio-éducatif de classe exceptionnelle(article 14 du décret) : selon le dispositif promus-promouvables, inscription sur tableau d’avancement, après avis de la CAP compétente, pour les cadres supérieurs socio-éducatifs ayant au moins un an d’ancienneté dans le 4ème échelon du grade et justifiant d’au moins cinq ans d’exercice de fonctions d’encadrement dans ce grade ou un grade équivalent.
  • Modalités de reclassement des personnels au 1er février 2019 (article 17 du décret).
  • Tableau d’avancement au grade de cadre socio-éducatif de classe exceptionnelle : au titre de 2019, tableau établi à compter du 1er février 2019 (article 22 du décret).
  • Abrogation du décret N° 2007-839 du 11 mai 2007 au 1er février 2019 (article 26 du décret).

Le décret N° 2019-55 du 30 janvier 2019 relatif au classement indiciaire, qui entre en vigueur le 1er février 2019, abroge le décret N° 2016-642 du 19 mai 2016.
La publication de l’arrêté relatif à l’échelonnement indiciaire devrait intervenir très prochainement.
Documents joints