jeudi 26 mai 2016

[Interview] “Retirer la loi Travail serait inacceptable”

Dans un entretien au Parisien du 25 mai 2016, Laurent Berger regrette que les "postures" du gouvernement et de la CGT éclipsent le débat autour du projet de loi El Khomri.
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Êtes-vous étonné par l'aggravation de la contestation de la loi Travail ?

 Non pas particulièrement. Je pense qu'il y a un jeu de posture de plus en plus marqué entre la CGT et le gouvernement et que ce face-à-face ne permet plus de traiter du vrai sujet de cette loi qui est le travail.

Le gouvernement est responsable de cette dégradation ?

En partie bien sûr. Et ce, dès l'origine avec une première version totalement déséquilibrée et à laquelle les syndicats n'avaient pas été suffisamment associés. Heureusement que la CFDT a pesé pour une profonde réécriture du texte. Ensuite, le gouvernement a péché par une absence de pédagogie qui a laissé la voie libre à toutes les intoxications et à tous les radicalismes, de la CGT à l'extrême gauche. Le gouvernement n'a pas assez explicité tous les nouveaux droits qui étaient ouverts aux salariés, le compte personnel d'activité, la garantie jeunes mais aussi une protection renforcée pour les femmes de retour de maternité, la lutte contre les travailleurs « détachés » ou encore contre le sexisme en entreprise. Renoncer à cette loi serait renoncer à tous ces droits, ce qui serait inacceptable.


La CGT s'oppose à la priorité donnée aux accords d'entreprise sur la convention collective ou sur la loi...

Il y a beaucoup de fantasmes dans tout cela. Ce changement de hiérarchie ne touche ni le smic, ni les salaires, ni les règles de sécurité. Il ne concerne que l'organisation et le temps de travail et rien d'autre. Même dans ces domaines, les salariés resteront protégés par les règles actuelles sans accord majoritaire. Si la priorité est donnée aux accords d'entreprise, ce n'est pas pour faire moins pour les salariés mais mieux en apportant une réponse plus ajustée et plus efficace. Les opposants à cette loi ont peur de quoi ? De l'expression des salariés ? Mais les syndicats consolideront leur pouvoir de négociation pour répondre aux préoccupations des salariés au plus près de leurs réalités. Des règles uniformes ne protègent pas mieux des salariés qui se trouvent dans des situations différentes.


Mais la CGT semble déterminée à aller jusqu'au bout...

Aujourd'hui, le débat s'est figé mais la CFDT continuera à tenir son rôle qui est de défendre les salariés et donc de défendre cette loi. Le rapport de forces n'est pas seulement dans la rue, il est aussi dans les entreprises où la CFDT gagne du terrain en termes d'adhérents ainsi qu'aux élections professionnelles. Je n'ai pas peur des vociférations de l'extrême gauche, quels que soient ses porte-voix. Je fais le pari de l'intelligence collective qui consiste à construire des compromis équilibrés. Si l'on préfère miser sur l'extrême gauche en lui accordant une place surdimensionnée à un moment où par ailleurs le FN prospère, ce sera la porte ouverte à l'hystérisation, la fragmentation et la radicalisation de notre société.


Le gouvernement affirme qu'il ne retirera pas la loi. Vous en doutez ?

Qui sait ? Mais je le dis avec force : il est hors de question que le gouvernement renonce à ses engagements, que ce soit en retirant la loi ou en la vidant de sa substance. Ce serait un coup dur pour les salariés car ils perdraient le bénéfice des nouveaux droits reconnus par le texte. Je tire la sonnette d'alarme aussi vis-à-vis des organisations patronales à qui je dis qu'il est temps de dialoguer mais aussi vis-à-vis des autres centrales syndicales. Le monde actuel n'est pas un monde idéal : la précarité et les difficultés vécues par les salariés y sont grandes. La loi El Khomri est faite pour corriger ces injustices car le dialogue social peut garantir un progrès social grâce à des syndicats engagés. La CFDT y est prête.

Propos recueillis par Jannick Alimi

mercredi 18 mai 2016

Nouveau métier : accompagnant éducatif et social

Très investie sur ce sujet, la CFDT Santé Sociaux a été la seule organisation syndicale à suivre ce dossier du début jusqu’à la fin.
Nouveau métier : accompagnant éducatif et social
Le diplôme d’état AES, c’est quoi ?
C’est la fusion des Diplômes d’Etat d’Assistante de Vie Sociale (AVS) et d’Aide Médico Psychologique (AMP) et une reconnaissance pour les Auxiliaires de vie scolaire.
Comment ça marche ?
Le DE AES est structuré en un socle commun de compétences de trois spécialités :
• Accompagnement de la vie à domicile qui correspond au DE AVS
• Accompagnement de la vie en structure collective qui correspond au DE AMP
• Accompagnement à l’éducation inclusive et à la vie ordinaire qui correspond aux compétences des auxiliaires de vie scolaire.
Le diplôme précise la spécialité acquise par un certificat et il est possible d’acquérir plusieurs spécialités par une formation complémentaire.
Pour les AVS et les AMP déjà diplômées, ça change quoi ? 
• Les titulaires du DE d’AVS sont de droit titulaires du DE AES/spécialité « accompagnement de la vie à domicile »,
• Les titulaires du DE d’AMP sont de droit titulaires du DE AES/spécialité « accompagnement de la vie en structure collective ».
Elles ont en plus la possibilité d’acquérir un autre certificat de spécialité sans avoir à passer un concours d’entrée.
Les positionnements dans les grilles de classification ne changent pas.
C’est quoi le but ?
• Ce diplôme marque la fin de la précarité pour les auxiliaires de vie scolaire,
• Une diversification des lieux d’exercice qui permet de sécuriser les parcours professionnels et de lutter contre l’usure professionnelle,
• Une polyvalence favorisée par la détention possible de plusieurs spécialités pour permettre de réduire le nombre d’intervenants auprès des usagers.
• Une première étape dans la refonte des diplômes du travail social.

Moniteurs d'atelier : textes du 11 mai 2016

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Publication au journal officiel du 13 mai 2016 des textes suivants relatifs au corps des moniteurs d’atelier :
- Décret N° 2016-573 du 11 mai 2016 modifiant le décret N° 93-658 du 26 mars 1993 portant statut particulier du corps des moniteurs d’atelier de la fonction publique hospitalière,
- Décret N°2016-575 du 11 mai 2016 modifiant le décret N° 2007-842 du 11 mai 2007 relatif au classement indiciaire applicable aux moniteurs d’atelier de la fonction publique hospitalière,
- Arrêté du 11 mai 2016 modifiant l’arrêté du 21 août 2007 relatif à l’échelonnement indiciaire des moniteurs d’ateliers de la fonction publique hospitalière.


Ces textes permettent de décliner, au bénéfice des professionnels relevant du corps des moniteurs d’atelier, la réforme de la catégorie C mise en application en février 2014 et janvier 2015.
Classés en catégorie C, ces professionnels disposent d’une grille indiciaire spécifique. Un treizième échelon est créé ; la durée moyenne du douzième échelon est de quatre ans.
L’entrée en vigueur de ces textes est fixée au 1er juin 2016.


Fonction publique UFFA -PPCR : les premiers textes enfin publiés

Les premiers textes d'application du protocole PPCR sont enfin parus au Journal officiel le 13 mai 2016 :
 https://www.legifrance.gouv.fr /affichJO.do?idJO=JORFCONT000032519462.

 Les textes FPE sont publiés le 13 mai également. Ils sont suivis de la publication des textes homologues de la fonction publique territoriale le 14 mai et de la fonction publique hospitalière au plus tard cette semaine.

Ceux-ci concernent le transfert "primes-points", les corps et cadres d'emplois de la catégorie B pour l'ensemble de la Fonction publique (État, territoriale et hospitalière) pour :


– Les corps et cadres d'emplois paramédicaux,
– Les corps et cadres d'emplois sociaux et socio-éducatifs.


Les textes concernant les corps et cadres d'emplois des catégories C et A sont désormais attendus.

mardi 17 mai 2016

PPCR : les premiers textes enfin publiés !

par Uffa-CFDT
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Les premiers textes d'application du protocole PPCR sont enfin parus au Journal officiel daté du vendredi 13 mai.
La CFDT Fonctions publiques regrette que les textes, pourtant soumis aux différents conseils supérieurs il y a plus de trois mois n'aient pu être publiés le même jour. Les textes pour le versant État sont publiés et seront suivis de la publications des textes homologues du versant territorial au JO du 14 mai et du versant hospitalier au plus tard la semaine du 16 mai.
Ceux-ci concernent le transfert "primes-points", les corps et cadres d'emplois de la catégorie B, les corps et cadres d'emplois paramédicaux, les corps et cadres d'emplois sociaux et socio-éducatifs pour l'ensemble de la Fonction publique.
La CFDT Fonctions publiques note que chacun de ces textes couvre toute la période de montée en charge des dispositifs de revalorisation, dont la fin est comprise entre 2018 et 2020 pour les plus tardifs. C'était l'une des revendications qu'elle avait portée lors de la négociation. 
Les textes concernant les corps et cadres d'emplois des catégories C et A sont désormais attendus. 
La CFDT Fonctions publiques souhaite désormais que la travail de transposition aux corps et cadres d'emplois dits "atypiques" s'engage et se concrétise rapidement afin que le protocole bénéficie à l'ensemble des fonctionnaires au 1er janvier 2017, comme le gouvernement s'y est engagé. 
De même, la CFDT Fonctions publiques  prendra toute sa place dans les groupes de travail prévus à l'agenda social concernant, entre autre, d'une part l'engagement que chaque agent a vocation à bénéficier d'au moins un avancement de grade au cours de sa carrière et d'autre part, l'accès à la catégorie A des personnels de la filière sociale.