Par Claire Nillus
Comme il l’avait promis dans son programme électoral, Donald Trump
fait le choix de retirer les USA, deuxième pollueur à l’échelle
mondiale, de l’accord de Paris. La CFDT s’inquiète mais reste mobilisée.
Entre consternation et colère, tous les pays ont réagi à l’annonce faite le 1er
juin 2017 par le président des États-Unis. Voté en décembre 2015 par
195 pays pour contenir le réchauffement climatique en-dessous de deux
degrés d’ici à la fin du siècle, ratifié à ce jour par 147 pays,
l’accord de Paris était le premier consensus mondial en faveur de la
transition écologique (retrouvez notre dossier complet ici). En annonçant son retrait de l’accord, Donald Trump envoie un très mauvais signal au reste du monde.
Car,
avant même cette décision, l’objectif de l’accord de Paris était déjà
mis en péril, les promesses des pays pour réduire leurs émissions ne
permettant pas, pour le moment, de faire baisser le thermomètre
en-dessous des trois degrés par rapport à l’ère préindustrielle. Tandis
qu’il faudrait réviser à la hausse ces indicateurs, les USA, deuxième
émetteur de gaz à effet de serre derrière la Chine, se désolidarisent de
toute responsabilité dans le réchauffement climatique. Une annonce qui
menace la planète et accentue l’injustice envers les pays les plus
exposés actuellement aux sécheresses, typhons et à la montée des eaux
des océans.
Ce que demande l’accord de Paris
À
Paris, les communautés de pays du monde entier ont validé une feuille
de route par laquelle elles s’engagent à établir des plans climat, en
toute transparence, et à les réviser tous les cinq ans à la hausse. Ce
qui était demandé aux USA, fin 2015, c’était précisément de réduire
leurs émissions de gaz à effet de serre de 28 à 26% d’ici à 2025. Les
Américains devaient également contribuer au financement du fonds vert
international destiné à aider les pays pauvres à se développer avec des
énergies renouvelables. Les USA avaient promis une aide de 3 milliards
de dollars qui ne seront donc pas versés. Le président américain a en
outre clairement expliqué qu’il voulait sauver l’industrie du charbon,
en dépit de son déclin programmé et tandis que d’autres secteurs se
développent (dont les gaz naturels et les énergies renouvelables).
Derrière cet acte de « désinvolture majeure »
comme l’a qualifié le nouveau ministre de l’Écologie, Nicolas Hulot,
l’entrée en résistance des pays signataires devra être forte pour faire
vivre l’accord malgré la décision de Donald Trump.
Organiser la résistance écologique
Beaucoup
de villes américaines ont annoncé dans la nuit qu’elles respecteraient
leurs engagements en faveur du climat, de même que des centaines
d’investisseurs, de chercheurs et d’entreprises, y compris des sociétés
pétrolières comme ExxonMobil, qui s’étaient prononcées pour la fin des
énergies fossiles.
Comme l’a
martelé la CFDT au sein de la Confédération syndicale internationale
lors de la Cop 21 qui a permis le vote de l’accord de Paris, il n’y a
pas d’alternative pour la planète dont l’avenir, quelles que soient les
contraintes de l’accord et la décision des USA, passe par la
décarbonation de l’économie mondiale. Il n’y a pas d’autre avenir non
plus pour les travailleurs. La CFDT, engagée depuis de nombreuses années
pour la transition énergétique, espère vivement que le verdissement des
échanges commerciaux se renforce et qu’un débat sur la compétitivité
des entreprises vertueuses s’impose rapidement.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire