Dans un long entretien accordé à Paris Match
daté du 19 mars 2015, Laurent Berger dresse un constat lucide la
situation sociale du pays à quelques jours du premier tour des élections
départementales.
Redoutez-vous la montée du Front National ?
Oui. Il faut la combattre. Il faut dire que le FN ne partage pas notre vision du progrès social, il ne prône le progrès que de quelques uns. Nous sommes pour l'émancipation des individus. Il est pour l’autoritarisme. Nous sommes pour l'égalité entre les hommes et les femmes. Pas lui. Il propose une impasse économique avec la sortie de l’euro. Il se nourrit du pessimisme ambiant. Il ne faut pas se réfugier derrière des mots, il faut lui objecter une vision de l’avenir et des résultats concrets. Sa particularité, c’est de ne pas être comptable de cohérence. Si, malheureusement, il obtenait le pouvoir, il l’exercerait de manière très autoritaire. Son choix de monter les citoyens les uns contre les autres sous prétexte de situations sociales différentes, d’origines différentes, conduirait à l’affrontement.
Constatez-vous la montée des idées de ce parti au sein de votre syndicat ?
A la CFDT, nous avons exclu trois de nos adhérents qui se présentaient sur des listes FN pour les élections cantonales. Mais je ne perçois pas d’influence croissante des thèses du FN dans nos troupes, les sondages après les européennes montrent d’ailleurs que nous ne sommes pas le syndicat le plus exposé. En revanche, parmi les salariés malmenés et en perte de repères, cette progression est perceptible. La question n'est pas de stigmatiser les électeurs, mais de démontrer que voter FN est très dangereux pour la démocratie et les droits des travailleurs. Regardez les attaques du Front National contre le syndicalisme, contre les associations, contre tout ce qui permet de faire vivre la démocratie.
Le récent échec de la négociation sur le dialogue social, qui oblige le gouvernement à légiférer, signe-t-il l’échec de la démocratie sociale voulue par François Hollande ?
Non, la méthode retenue a déjà produit des accords. Cette fois, je regrette l’absence de résultat. La démocratie sociale prévoit aussi qu’en cas d’échec, le gouvernement reprenne la main. Mais le dialogue social se déroule d'abord dans les entreprises. Sans lui, sans l'accord de compétitivité, Renault ne réembaucherait pas aujourd'hui. Sans lui, les 60 000 personnes en insertion professionnelle ne bénéficieraient pas de couverture complémentaire. Que personne ne le reconnaisse nourrit ce sentiment de mal-être.
A qui attribuez-vous la responsabilité de cet échec?
A toutes les parties. Les conservatismes de tous bords n'ont pas facilité un compromis, avec d'un côté, une partie du patronat qui considère le dialogue social comme une épine dans le pied des entreprises, et de l’autre, certaines organisations syndicales qui considèrent que le dialogue social n’a pas à être modernisé.
Les syndicats empêchent-ils les réformes ?
Ce n'est pas un reproche que l'on peut faire à la CFDT! La CFDT a pris conscience de l'évolution du monde du travail et adapté ses revendications. Quel que soit le promoteur des réformes, nous jugeons en fonction de ce qui est bon ou pas pour les salariés. La CFDT n’a aucune leçon de responsabilité à recevoir : regardez les routiers qui viennent de suspendre leur mouvement en attendant les prochaines négociations. Le syndicalisme n’est pas que cette image d'Epinal, qui le voudrait jusqu'au-boutiste, incapable de compromis.
Êtes-vous satisfait des premières lignes du projet de loi Rebsamen, et notamment l’instauration d’une représentation avec des commissions régionales dans les très petites entreprises ?
C'est un premier pas nécessaire, mais modeste. Il met fin à une injustice flagrante: les salariés des entreprises de moins de onze salariés n'avaient aucune représentation collective.
Jugez-vous que cette réforme est a minim a ?
Non, même si ce texte ne va pas aussi loin que ce que les uns ou les autres auraient pu acter dans un compromis. C'est d'ailleurs pédagogique. Il n’enlève rien des prérogatives des représentants du personnel. Certains de ses dispositifs sont intéressants, comme la révision des processus d'information- consultation pour les rendre moins formels vont associer davantage les représentants du personnel à la situation des entreprises.
Trouvez-vous, comme d’autres syndicats, que les propositions du Medef sont trop reprises ?
J'entends certains dire 'quand le Medef est content, c'est qu'il y a un risque'. Des points sont encore à améliorer, comme la présence des salariés aux conseils d’administration, mais ce texte est équilibré. Le patronat est traversé par de profonds débats avec deux options : devenir une instance de lobbying sans avoir recours au dialogue social, ou faire du dialogue social un outil de performance économique et sociale. Il ne doit pas être simplement dans une démarche d’attente et de plainte.
Que pensez-vous du fait que Manuel Valls n’exclut pas le recours au 49.3 sur le texte Rebsamen ?
Il ne faut pas passer par le 49.3 sur ce projet de loi. C’est bien que le Parlement débatte de ce sujet. Ce texte peut trouver une majorité large sans difficulté. Ensuite, le rapport du gouvernement avec sa majorité n’est pas mon problème.
Partagez-vous l’hostilité des médecins contre la loi Touraine et la généralisation du tiers payant ?
Le tiers payant est une bonne chose pour les patients. Le taux de renoncement aux soins dans notre pays est important. Il faut un système efficace qui permette aux médecins d’être payés rapidement. Je rappelle que les médecins sont rémunérés par un système mutualisé et socialisé. Il est normal qu’ils participent à l’évolution du système de santé.
Les élections à Air France vous propulsent devant la CGT. Après Orange en novembre dernier, un nouveau bastion tombe. La CGT paie-t-elle le prix de sa crise de gouvernance ?
Je ne cherche pas à battre la CGT. Les salariés veulent des syndicats utiles, qui obtiennent des avancées sur l’emploi, sur la vie au travail, sur la protection sociale, sur les rémunérations… Ils choisissent le syndicalisme qui leur apporte des résultats. Nos équipes CDFT sont de plus en plus proches des salariés, nous avons signé des accords que nous faisons respecter.
François Rebsamen pense que 2015 sera meilleure que l’année précédente sur le front du chômage. Partagez-vous son optimisme ?
Oui. Il faut la combattre. Il faut dire que le FN ne partage pas notre vision du progrès social, il ne prône le progrès que de quelques uns. Nous sommes pour l'émancipation des individus. Il est pour l’autoritarisme. Nous sommes pour l'égalité entre les hommes et les femmes. Pas lui. Il propose une impasse économique avec la sortie de l’euro. Il se nourrit du pessimisme ambiant. Il ne faut pas se réfugier derrière des mots, il faut lui objecter une vision de l’avenir et des résultats concrets. Sa particularité, c’est de ne pas être comptable de cohérence. Si, malheureusement, il obtenait le pouvoir, il l’exercerait de manière très autoritaire. Son choix de monter les citoyens les uns contre les autres sous prétexte de situations sociales différentes, d’origines différentes, conduirait à l’affrontement.
Constatez-vous la montée des idées de ce parti au sein de votre syndicat ?
A la CFDT, nous avons exclu trois de nos adhérents qui se présentaient sur des listes FN pour les élections cantonales. Mais je ne perçois pas d’influence croissante des thèses du FN dans nos troupes, les sondages après les européennes montrent d’ailleurs que nous ne sommes pas le syndicat le plus exposé. En revanche, parmi les salariés malmenés et en perte de repères, cette progression est perceptible. La question n'est pas de stigmatiser les électeurs, mais de démontrer que voter FN est très dangereux pour la démocratie et les droits des travailleurs. Regardez les attaques du Front National contre le syndicalisme, contre les associations, contre tout ce qui permet de faire vivre la démocratie.
Le récent échec de la négociation sur le dialogue social, qui oblige le gouvernement à légiférer, signe-t-il l’échec de la démocratie sociale voulue par François Hollande ?
Non, la méthode retenue a déjà produit des accords. Cette fois, je regrette l’absence de résultat. La démocratie sociale prévoit aussi qu’en cas d’échec, le gouvernement reprenne la main. Mais le dialogue social se déroule d'abord dans les entreprises. Sans lui, sans l'accord de compétitivité, Renault ne réembaucherait pas aujourd'hui. Sans lui, les 60 000 personnes en insertion professionnelle ne bénéficieraient pas de couverture complémentaire. Que personne ne le reconnaisse nourrit ce sentiment de mal-être.
A qui attribuez-vous la responsabilité de cet échec?
A toutes les parties. Les conservatismes de tous bords n'ont pas facilité un compromis, avec d'un côté, une partie du patronat qui considère le dialogue social comme une épine dans le pied des entreprises, et de l’autre, certaines organisations syndicales qui considèrent que le dialogue social n’a pas à être modernisé.
Les syndicats empêchent-ils les réformes ?
Ce n'est pas un reproche que l'on peut faire à la CFDT! La CFDT a pris conscience de l'évolution du monde du travail et adapté ses revendications. Quel que soit le promoteur des réformes, nous jugeons en fonction de ce qui est bon ou pas pour les salariés. La CFDT n’a aucune leçon de responsabilité à recevoir : regardez les routiers qui viennent de suspendre leur mouvement en attendant les prochaines négociations. Le syndicalisme n’est pas que cette image d'Epinal, qui le voudrait jusqu'au-boutiste, incapable de compromis.
Êtes-vous satisfait des premières lignes du projet de loi Rebsamen, et notamment l’instauration d’une représentation avec des commissions régionales dans les très petites entreprises ?
C'est un premier pas nécessaire, mais modeste. Il met fin à une injustice flagrante: les salariés des entreprises de moins de onze salariés n'avaient aucune représentation collective.
Jugez-vous que cette réforme est a minim a ?
Non, même si ce texte ne va pas aussi loin que ce que les uns ou les autres auraient pu acter dans un compromis. C'est d'ailleurs pédagogique. Il n’enlève rien des prérogatives des représentants du personnel. Certains de ses dispositifs sont intéressants, comme la révision des processus d'information- consultation pour les rendre moins formels vont associer davantage les représentants du personnel à la situation des entreprises.
Trouvez-vous, comme d’autres syndicats, que les propositions du Medef sont trop reprises ?
J'entends certains dire 'quand le Medef est content, c'est qu'il y a un risque'. Des points sont encore à améliorer, comme la présence des salariés aux conseils d’administration, mais ce texte est équilibré. Le patronat est traversé par de profonds débats avec deux options : devenir une instance de lobbying sans avoir recours au dialogue social, ou faire du dialogue social un outil de performance économique et sociale. Il ne doit pas être simplement dans une démarche d’attente et de plainte.
Que pensez-vous du fait que Manuel Valls n’exclut pas le recours au 49.3 sur le texte Rebsamen ?
Il ne faut pas passer par le 49.3 sur ce projet de loi. C’est bien que le Parlement débatte de ce sujet. Ce texte peut trouver une majorité large sans difficulté. Ensuite, le rapport du gouvernement avec sa majorité n’est pas mon problème.
Partagez-vous l’hostilité des médecins contre la loi Touraine et la généralisation du tiers payant ?
Le tiers payant est une bonne chose pour les patients. Le taux de renoncement aux soins dans notre pays est important. Il faut un système efficace qui permette aux médecins d’être payés rapidement. Je rappelle que les médecins sont rémunérés par un système mutualisé et socialisé. Il est normal qu’ils participent à l’évolution du système de santé.
Les élections à Air France vous propulsent devant la CGT. Après Orange en novembre dernier, un nouveau bastion tombe. La CGT paie-t-elle le prix de sa crise de gouvernance ?
Je ne cherche pas à battre la CGT. Les salariés veulent des syndicats utiles, qui obtiennent des avancées sur l’emploi, sur la vie au travail, sur la protection sociale, sur les rémunérations… Ils choisissent le syndicalisme qui leur apporte des résultats. Nos équipes CDFT sont de plus en plus proches des salariés, nous avons signé des accords que nous faisons respecter.
François Rebsamen pense que 2015 sera meilleure que l’année précédente sur le front du chômage. Partagez-vous son optimisme ?
Les
pronostics ne m’amusent pas. Plutôt que de se féliciter du retour de la
croissance grâce à la baisse du prix du pétrole et au faible niveau de
l’euro, il faut s’interroger sur le contenu de cette croissance, se
demander si elle va permettre de vivre mieux, de réduire les inégalités.
La baisse du chômage est un effort collectif national. Nous constatons
une légère amélioration à certains endroits et dans certains secteurs.
Si il devait y avoir une amélioration sur le front du chômage, ce ne
serait qu’une amorce. Se réjouir tous les mois à chaque baisse du taux
de chômage serait une erreur. C’est sur le moyen terme qu’il faudra
regarder les résultats.
Propos receuillis par Anne-Sophie Lechevallier
Dans un long entretien
accordé à Paris Match daté du 19 mars 2015, Laurent Berger dresse un
constat lucide la situation sociale du pays à quelques jours du premier
tour des élections départementales. Redoutez-vous la montée du Front
National ? Oui. Il faut la combattre. Il faut dire que le FN ne partage
pas notre vision du progrès social, il ne prône le progrès que de
quelques uns. Nous sommes pour l'émancipation des individus. Il est pour
l’autoritarisme. Nous sommes pour l'égalité entre les hommes et les
femmes. Pas lui. Il propose une impasse économique avec la sortie de
l’euro. Il se nourrit du pessimisme ambiant. Il ne faut pas se réfugier
derrière des mots, il faut lui objecter une vision de l’avenir et des
résultats concrets. Sa particularité, c’est de ne pas être comptable de
cohérence. Si, malheureusement, il obtenait le pouvoir, il l’exercerait
de manière très autoritaire. Son choix de monter les citoyens les uns
contre les autres sous prétexte de situations sociales différentes,
d’origines différentes, conduirait à l’affrontement. Constatez-vous la
montée des idées de ce parti au sein de votre syndicat ? A la CFDT, nous
avons exclu trois de nos adhérents qui se présentaient sur des listes
FN pour les élections cantonales. Mais je ne perçois pas d’influence
croissante des thèses du FN dans nos troupes, les sondages après les
européennes montrent d’ailleurs que nous ne sommes pas le syndicat le
plus exposé. En revanche, parmi les salariés malmenés et en perte de
repères, cette progression est perceptible. La question n'est pas de
stigmatiser les électeurs, mais de démontrer que voter FN est très
dangereux pour la démocratie et les droits des travailleurs. Regardez
les attaques du Front National contre le syndicalisme, contre les
associations, contre tout ce qui permet de faire vivre la démocratie. Le
récent échec de la négociation sur le dialogue social, qui oblige le
gouvernement à légiférer, signe-t-il l’échec de la démocratie sociale
voulue par François Hollande ? Non, la méthode retenue a déjà produit
des accords. Cette fois, je regrette l’absence de résultat. La
démocratie sociale prévoit aussi qu’en cas d’échec, le gouvernement
reprenne la main. Mais le dialogue social se déroule d'abord dans les
entreprises. Sans lui, sans l'accord de compétitivité, Renault ne
réembaucherait pas aujourd'hui. Sans lui, les 60 000 personnes en
insertion professionnelle ne bénéficieraient pas de couverture
complémentaire. Que personne ne le reconnaisse nourrit ce sentiment de
mal-être. A qui attribuez-vous la responsabilité de cet échec? A toutes
les parties. Les conservatismes de tous bords n'ont pas facilité un
compromis, avec d'un côté, une partie du patronat qui considère le
dialogue social comme une épine dans le pied des entreprises, et de
l’autre, certaines organisations syndicales qui considèrent que le
dialogue social n’a pas à être modernisé. Les syndicats empêchent-ils
les réformes ? Ce n'est pas un reproche que l'on peut faire à la CFDT!
La CFDT a pris conscience de l'évolution du monde du travail et adapté
ses revendications. Quel que soit le promoteur des réformes, nous
jugeons en fonction de ce qui est bon ou pas pour les salariés. La CFDT
n’a aucune leçon de responsabilité à recevoir : regardez les routiers
qui viennent de suspendre leur mouvement en attendant les prochaines
négociations. Le syndicalisme n’est pas que cette image d'Epinal, qui le
voudrait jusqu'au-boutiste, incapable de compromis. Êtes-vous satisfait
des premières lignes du projet de loi Rebsamen, et notamment
l’instauration d’une représentation avec des commissions régionales dans
les très petites entreprises ? C'est un premier pas nécessaire, mais
modeste. Il met fin à une injustice flagrante: les salariés des
entreprises de moins de onze salariés n'avaient aucune représentation
collective. Jugez-vous que cette réforme est a minim a ? Non, même si ce
texte ne va pas aussi loin que ce que les uns ou les autres auraient pu
acter dans un compromis. C'est d'ailleurs pédagogique. Il n’enlève rien
des prérogatives des représentants du personnel. Certains de ses
dispositifs sont intéressants, comme la révision des processus
d'information- consultation pour les rendre moins formels vont associer
davantage les représentants du personnel à la situation des entreprises.
Trouvez-vous, comme d’autres syndicats, que les propositions du Medef
sont trop reprises ? J'entends certains dire 'quand le Medef est
content, c'est qu'il y a un risque'. Des points sont encore à améliorer,
comme la présence des salariés aux conseils d’administration, mais ce
texte est équilibré. Le patronat est traversé par de profonds débats
avec deux options : devenir une instance de lobbying sans avoir recours
au dialogue social, ou faire du dialogue social un outil de performance
économique et sociale. Il ne doit pas être simplement dans une démarche
d’attente et de plainte. Que pensez-vous du fait que Manuel Valls
n’exclut pas le recours au 49.3 sur le texte Rebsamen ? Il ne faut pas
passer par le 49.3 sur ce projet de loi. C’est bien que le Parlement
débatte de ce sujet. Ce texte peut trouver une majorité large sans
difficulté. Ensuite, le rapport du gouvernement avec sa majorité n’est
pas mon problème. Partagez-vous l’hostilité des médecins contre la loi
Touraine et la généralisation du tiers payant ? Le tiers payant est une
bonne chose pour les patients. Le taux de renoncement aux soins dans
notre pays est important. Il faut un système efficace qui permette aux
médecins d’être payés rapidement. Je rappelle que les médecins sont
rémunérés par un système mutualisé et socialisé. Il est normal qu’ils
participent à l’évolution du système de santé. Les élections à Air
France vous propulsent devant la CGT. Après Orange en novembre dernier,
un nouveau bastion tombe. La CGT paie-t-elle le prix de sa crise de
gouvernance ? Je ne cherche pas à battre la CGT. Les salariés veulent
des syndicats utiles, qui obtiennent des avancées sur l’emploi, sur la
vie au travail, sur la protection sociale, sur les rémunérations… Ils
choisissent le syndicalisme qui leur apporte des résultats. Nos équipes
CDFT sont de plus en plus proches des salariés, nous avons signé des
accords que nous faisons respecter. François Rebsamen pense que 2015
sera meilleure que l’année précédente sur le front du chômage.
Partagez-vous son optimisme ? Les pronostics ne m’amusent pas. Plutôt
que de se féliciter du retour de la croissance grâce à la baisse du prix
du pétrole et au faible niveau de l’euro, il faut s’interroger sur le
contenu de cette croissance, se demander si elle va permettre de vivre
mieux, de réduire les inégalités. La baisse du chômage est un effort
collectif national. Nous constatons une légère amélioration à certains
endroits et dans certains secteurs. Si il devait y avoir une
amélioration sur le front du chômage, ce ne serait qu’une amorce. Se
réjouir tous les mois à chaque baisse du taux de chômage serait une
erreur. C’est sur le moyen terme qu’il faudra regarder les résultats.
Propos receuillis par Anne-Sophie Lechevallier
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